JAMES JOYCE

Naissance de James Joyce à Dublin. Famille d'anciens petits nobles catholiques irlandais. Son père, musicien et fonctionnaire, sombrera dans l'alcool après la mort de Parnell.

Formation dans un excellent collège de Jésuites, interrompue par les difficultés financières familiales. Cette éducation chrétienne marquera profondément sa culture théologique et philosophique, ancrant les notions de péché et de culpabilité.

À 20 ans, premier séjour à Paris, largement improvisé. Joyce comprend que l'exil et la création sont désormais liés, qu'il ne pourrait écrire valablement dans l'atmosphère étouffante de Dublin.

Rencontre déterminante avec Nora Barnacle, qu'il épousera. Cette date deviendra le "Bloomsday", jour mythique d'Ulysse. Équilibre entre Stephen Dedalus (l'insurgé) et Léopold Bloom (le mari complaisant).

Installation à Trieste comme professeur d'anglais à l'école Berlitz. Cette ville cosmopolite, mélange de langues et d'accents, fascine Joyce. Naissance de Giorgio (1905) et Lucia (1907).

Exil à Zurich pendant la Première Guerre mondiale. Zurich, havre de paix et foyer d'intellectuels, mais Joyce reste à l'écart. Poursuite du travail sur Ulysse.

Parution du Portrait de l'artiste en jeune homme, œuvre autobiographique qui établit sa réputation littéraire naissante.

Installation à Paris sur les conseils d'Ezra Pound. Rencontres décisives avec Sylvia Beach (Shakespeare & Co), Adrienne Monnier, Philippe Soupault, Paul Léon, Samuel Beckett, Valéry Larbaud.

Joyce soutient d'abord la création de l'État irlandais, puis se désillusionne face au conservatisme moral et à la censure. Il ne retournera jamais en Irlande.

Période assombrie par les troubles mentaux de sa fille Lucia et ses propres problèmes oculaires graves (multiples opérations). Mort de son père. Malgré tout, poursuite acharnée du travail sur Finnegans Wake.

Parution simultanée à Londres et New York de Finnegans Wake, œuvre révolutionnaire sur laquelle il a travaillé 17 ans. Joyce craint que la guerre ne fasse passer son œuvre inaperçue.

Installation à Saint-Gérand-le-Puy (Allier) avec l'école de Maria Jolas où est scolarisé son petit-fils Stephen. Santé et moral en déclin. Visite de Beckett, rencontre avec Larbaud à Valbois. Difficultés pour obtenir les visas suisses.

Arrivée à Zurich après un périple administratif difficile. Dernières semaines de vie dans la ville où il avait trouvé refuge pendant la Première Guerre mondiale.

Décès à 58 ans des suites d'une opération d'un ulcère au duodénum perforé. Fin d'une existence d'exil qui aura nourri une œuvre révolutionnaire.